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Merci d’avoir soulevé le problème des cimetières parisiens. Votre article appelle trois questions :

par RavKahn • 20 juin 2016 • Courrier
tombe Tedesco Polack
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  1. En page 33 du numéro 163 : d’après la Guemara, le silence revient à un aveu. Cela semble évident si la question est posée à un « suspect » par un Beth Din. Mais est-ce que cela est valable dans tous les cas ?

 

  1. Les communautés de stricte observance (rue Cadet, rue Pavée, Rashi Schoule, et plus tard les Loubavitch, etc.) ont créé des synagogues, des abattages, une cacherouth, des écoles, etc., de stricte observance, cachères lemehadrin. Pourquoi pas des cimetières ? Tout le monde n’a pas les moyens de se faire enterrer en Israël et cela n’a pas toujours été possible ! Que font ces communautés de leurs défunts, sachant combien la Halakha n’était pas respectée (comme le présentait rav Salanter) ?
  2. Cela m’amène à une troisième question, vraiment grave et urgente : c’est la troisième personne âgée, sans ressource et sans famille (ou avec une famille dans la misère, qui ne subsiste que grâce aux colis alimentaires émanant de tel ou tel organisme communautaire), qui me dit avec angoisse : « A mon décès, on va me jeter à la fosse commune ! » Comment éviter cette horreur ? A titre indicatif, en 2000, un enterrement (sans la pierre tombale et sans luxe) avec une concession perpétuelle, ou plutôt soi-disant perpétuelle coûtait 6.000 euros. Qu’en est-il aujourd’hui ? Je sais que le Consistoire renonce dans de tels cas à ce qui est dû à la ‘Hévra qadicha, soit 500 euros, et que le CASIP donne 500 euros sur dossier ; mais il reste 5.000 euros à payer selon le tarif de l’an 2000. Que faire quand on ne touche que les aides sociales et qu’après le paiement du loyer, il ne reste plus assez d’argent pour acheter de la nourriture, cas, hélas, de plus en plus fréquent !?

 

Une enquête auprès des communautés non seulement consistoriales, mais également non-consistoriales, serait bien utile…

Odette Azria

 

Notre lectrice a raison dans sa première question : le principe de « chetiqa kehodaa », que le silence signifie un aveu, ne vaut généralement que dans l’enceinte d’un Beth Din. Mais il n’empêche que quand on pose des questions à des dirigeants communautaires et qu’on n’obtient pas de réponse, cela est inquiétant, et semble prouver une démission face à un problème. On peut élargir ce principe, qui repose sans doute sur une réalité psychologique éternelle.

Plusieurs lecteurs nous ont du reste informés du fait qu’ils s’étaient trouvés devant le même blocage de la part des autorités communautaires.

Quand il s’agit d’une question aussi lourde, on ne peut qu’en rester surpris.

Qu’ont fait les communautés orthodoxes dans ce domaine, pourtant si important, en parallèle aux nombreuses initiatives prises en vue d’assurer les services religieux qui s’imposent (cacherouth, écoles, etc.) ? A priori, la loi de séparation des domaines religieux du civil a fait que juridiquement, on ne pouvait rien faire, si ce n’est accepter les pauvres formules proposées par les autorités civiles, à savoir des carrés dans les grands cimetières publics. La communauté orthodoxe de Pavée avait organisé un caveau communautaire

Nous ne savons pas depuis quand cette pratique d’exhumation des concessions funéraires a débuté, mais il est probable que cela ne date pas d’hier, et que des dizaines de milliers de tombes juives ont déjà été vidées de leur contenu ! A notre grande honte.

 

Nous avons déjà parlé de M. Tedesco et de son œuvre à Paris dans la seconde partie du 19e siècle. L’une de ses initiatives a été d’acheter des caveaux pour permettre à des indigents de trouver repos éternel, malgré leur manque de fonds. Or il s’avère à présent que l’avenir de plusieurs dizaines de caveaux de l’association TERRE PROMISE, concédées à des pauvres, est remis en question, puisque la municipalité de Paris ne serait prête à négocier qu’avec les descendants du dernier signataire de cette association, M. Jules Lion ! Au titre de quelle logique administrative ? Nul ne le sait. Et surtout, personne n’a l’air de connaître la descendance de cette personne ! Ainsi donc, des centaines de tombes juives parisiennes sont en grand danger. En mars de cette année, la Ville de Paris a annoncé que cette décision allait être mise en pratique ! Nous avons fait paraître le courrier officiel de la municipalité en fin de l’enquête parue dans notre dernier numéro.

Joseph Tédesco a agit comme son père, et nombre de caveaux sont inscrits à son nom, lesquels risquent de suivre le même sort.

Ainsi donc des remarquables initiatives tournent mal. C’est dire combien la situation est délicate, et combien il est difficile, dans le contexte laïc français, de trouver des solutions.

En tout cas, à notre connaissance (et nous serions très heureux si l’on nous disait que nous faisons erreur), nul ne se lève pour défendre les concessions créées dans des caveaux communautaires sous l’égide de l’association Terre Promise !

 

Pire encore : nous avons montré que, de nos jours, quelques ouvertures étaient possibles, sans parler du fait que les pouvoirs publics semblent très peu intéressés à ce que cette pratique d’exhumation généralisée soit connue. Ainsi, il est possible de faire pression et d’arriver à des solutions concernant l’ensemble des tombes juives de la région parisienne. Qui défend cette cause ? Nous attendons également une réponse à cet égard.

Quant à la question posée par notre lectrice concernant les personnes dans la misère, elle mérite enquête en effet.

Sur le plan parisien en tout cas, selon une première vérification, la situation est la suivante : la municipalité prend en charge les frais d’ensevelissement des personnes qui n’en ont pas les moyens. Remarquable, oui, mais il ne s’agit pas moins que de l’ancienne « fosse commune », rebaptisée depuis 1991 « division à caveaux de terrain commun ». Le « carré des indigents » abrite des sépultures anonymes et dépourvues de pierres tombales. Une simple dalle de béton ferme chaque fosse. Bien entendu, il n’est pas question d’assurer une tombe dans un carré juif. Cinq ans plus tard, les corps sont exhumés et envoyés au crématorium afin de laisser place à de nouveaux défunts…

 

Dans certains cas, les membres des communautés font une quête pour assurer une tombe à des indigents de la communauté, un peu plus longtemps… Et après ? Probablement l’incinération. Les gens de la communauté ont la conscience tranquille, alors qu’en réalité ils n’ont fait que repousser l’échéance de cinq ans !

 

Il est urgent que notre communauté se réveille et qu’elle trouve les moyens de faire cesser toute cette déshonorante conduite envers ses morts, qui entache la réputation de notre communauté !

 Précisions :

Pour répondre à des questions de nos lecteurs dans le domaine des possibilités d’enterrement en Terre sainte, nous devons apporter plusieurs précisions :

▶ Seules les personnes ayant la nationalité israélienne ont droit à une concession gratuite en Erets Israël.

▶ Si les prix des places des grands cimetières de Jérusalem (Har hamenou’hoth ou Har hazétim) sont très élevés, on peut trouver, dans le pays, des cimetières qui offrent des places à des prix plus abordables (Kfar ‘Hassidim, Beèr Ya’aqov, etc.). Il se peut que si l’on se dirige vers ces endroits, il soit moins cher de faire venir un corps par avion et de payer une place dans le pays que de faire enterrer un proche en France…

▶ Dans ces sites, on ne propose pas actuellement des concessions en étage, formules qu’il est bon d’éviter (le rav Ovadia Yossef toutefois la permet).

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